Le découvreur du Canada
Jacques Cartier, attiré très jeune par la mer et par les aventures qu’elle peut lui offrir, est un navigateur et explorateur français. Auteur de cartes, il figure parmi les grands noms du xvie siècle. Il a découvert l’un des grands fleuves du monde, Saint-Laurent, explorant par la même occasion le territoire alentour, qu’il nommera Canada. Il est au point de départ de l’occupation par la France des trois quarts d’un continent.
Jacques Cartier, l’explorateur
Jacques Cartier est un navigateur français, qui a découvert le Canada. Il est aussi écrivain par ses récits de voyage. Né à Saint-Malo en 1491, Cartier navigue sans doute dès sa jeunesse, mais on ne connaît rien de sa carrière avant 1532, lorsque son nom a été proposé à François Ier pour une expédition vers le Nouveau Monde. Plusieurs historiens avancent qu’il aurait pu accompagner une campagne de pêche, pour se rendre à Terre-Neuve avant son premier voyage, car la région était fréquentée des pêcheurs basques et bretons. Il aurait donc longé le littoral de l’Amérique du Nord en 1524.
Certains suggèrent aussi qu’il aurait pu participer à l’un des voyages d’exploration de la côte brésilienne par la flotte normande sous pavillon dieppois. Fils de pêcheur, il a probablement fait son apprentissage de mousse et de matelot. Néanmoins, nous ne connaissons que peu de choses à propos de sa vie entre sa naissance et son premier voyage de 1534.
Premier voyage
En 1534, Jacques Cartier prend le commandement d’une expédition dirigée vers le Nord de l’Amérique. Il atteint le cap Bonnavista au Nord de Terre-Neuve, le détroit de Belle-Isle et la côte du Labrador. Il longe ensuite la partie occidentale de la grande île, il aborde la baie des Chaleurs où il entre en contact avec les premiers Amérindiens, puis celle de Gaspé, où il prend solennellement possession du pays au nom du roi de France ; enfin, il pénètre dans le Saint-Laurent. Mais la saison étant avancée, il rentre à Saint-Malo.
Deuxième voyage
En 1535, Jacques Cartier effectue un deuxième voyage pour le Nord de l’Amérique. Il est à la tête de deux navires la Grande et la petite Hermine, et d’un galion l’Emerillon. Il s’engage entre l’île de l’Assomption (plus tard Anticosti) et la côte méridionale du Labrador. Ensuite, il remonte le Saint-Laurent jusqu’à l’île d’Orléans, et la bourgade de Stadacona, qui occupait l’emplacement actuel des quartiers sud-est de Québec. Plus tard, Cartier explore l’île d’Hochelaga et gravit la colline qui la domine ; il lui donne le nom de Mont-Royal, devenu plus tard Montréal. Cartier reprend la route de France et débarque le 16 juillet 1536 à Saint-Malo.
Troisième voyage
En 1541, Jacques Cartier effectue un troisième voyage dans le Nord de l’Amérique. Cette fois-ci, il s’agit de s’établir définitivement dans le pays. François de Roberval est nommé vice-roi, et Jacques Cartier, qui reçoit une commission de capitaine général, doit le transporter avec un premier convoi de colons. Mais des conflits éclatent entre les colons, recrutés pour la plupart parmi les malfaiteurs, et les indigènes. On n’a aucune nouvelle de Roberval, et Cartier ne juge pas prudent de rester dans de pareilles conditions ; tout le monde se rembarqua alors. En effet, Jacques Cartier a désobéi en rentrant en France plutôt que de faciliter l’installation de la colonie avec son expérience et ses hommes. Cette erreur a mis donc en grand péril les projets avec cette Nouvelle-France. Il faudra toutefois attendre les expéditions de Samuel de Champlain dès 1603 pour que la colonisation du Canada se mette réellement en place.
Jacques Cartier, grande figure du xvie siècle
Lors de ses trois voyages, Cartier s’occupe à enrichir ses connaissances, au contact des indigènes. Auteur de cartes, il est le premier à nous renseigner sur la religion et les mœurs des Amérindiens de la vallée du Saint-Laurent, qui sera l’axe de l’empire français d’Amérique, la route essentielle par laquelle les explorateurs s’élanceront vers la baie d’Hudson, vers l’horizon mystérieux de la mer de l’Ouest et vers le Mississipi. Le navigateur, notant toutes les merveilles qu’on lui décrit, explore également le territoire alentour qu’il nommera Canada, de l’iroquois « kanata », signifiant « village ». Cartier figure parmi les grands noms du xvie siècle. Découvreur d’un des grands fleuves du monde, Saint-Laurent, Cartier est au point de départ de l’occupation par la France des trois quarts d’un continent.
Retraite et décès
La désillusion est grande, Cartier se consacre désormais à la vie de sa commune et se retire dans son manoir de Limoëlou à Rothéneuf, près de Saint-Malo. Plusieurs historiens ont présumé qu’il a été anobli, et plusieurs autres en doutent ou en ont cherché en vain les preuves irréfutables ; le doute persiste. Jacques Cartier meurt le 1er septembre 1557, probablement âgé de 66 ans. Il épouse en 1519 Catherine Des Granches, fille de Jacques Des Granches, chevalier du roi et connétable de Saint-Malo ; elle meurt en avril 1575. Ils semblent n’avoir pas eu d’enfants. Ses restes sont retrouvés en 1949, lors de travaux dans la cathédrale de Saint-Malo. On ne connaît aucun portrait authentique de Cartier.
Hommages et postérité
Un boulevard et une station de la ligne A du métro de Rennes portent le nom de Jacques Cartier, ainsi qu’un lycée public de Saint-Malo. À Montréal, un pont et une place portent le nom de l’explorateur. À proximité de Québec, un parc national porte également son nom. Un rosier de Portland, aux délicates fleurs roses, lui est dédié en 1868 sous le nom de « Jacques Cartier ». Un buste le représentant se trouve dans le jardin de la Nouvelle-France (Paris). Une statue lui est dédiée et inaugurée le 23 juillet 1905.