Une carrière et des exploits
René Duguay-Trouin est un corsaire et amiral français. Il débute sa carrière de corsaire français à l’âge de 16 ans. De campagne en campagne, il s’affirme comme un corsaire le plus redoutable de son temps. Ses exploits lui ont assuré une ascension très rapide dans la hiérarchie maritime. En effet, c’est grâce à son talent, à sa pugnacité et à son courage qu’il gravit très vite tous les échelons de la hiérarchie militaire. Ses expéditions, plus audacieuses, plus fructueuses et plus lointaines, sont parmi les plus belles de l’histoire navale française. La mémoire des exploits de Duguay-Trouin reste entretenue avec soin par sa ville natale, Saint-Malo, et par la Marine française.
Naissance de René Duguay-Trouin
René Duguay-Trouin est un corsaire et amiral français. Il est né le 10 juin 1673 à Saint-Malo. Il est issu d’une famille d’armateurs malouins. Le jeune homme est d’abord destiné à la prêtrise. Il étudie à Rennes et Caen, et porte même la tonsure. Mais il est renvoyé de son école à Rennes en 1684 pour mauvaise conduite car ses professeurs estiment qu’il passe plus de temps à courir les filles qu’à étudier.
Une assenions fulgurante
Très jeune, René Duguay-Trouin, attiré par la mer, pratique la guerre de course. Il débute sa carrière de corsaire français à l’âge de 16 ans en 1689 et dès 1691, il reçoit le commandement d’un navire. À la tête du Sans-Pareil, il s’empare, à l’âge de 24 ans, d’un convoi hollandais de 12 navires marchands et 3 vaisseaux de guerre et capture par-dessus le marché le vice-amiral Wassenaër. L’exploit lui vaut le grade de capitaine de frégate dans la Marine de Louis XIV, la Royale. Il multiplie alors les attaques contre le commerce anglais et hollandais dans la Manche, la mer du Nord et le long des côtes d’Irlande. En 1695, il prend le commandement du François, navire de 300 tonneaux, 30 canons et 215 hommes. Il s’empare de douze navires marchands et deux navires de guerre anglais ce qui lui vaut une épée d’honneur. Il se joint ensuite à l’escadre du marquis de Nesmond, lieutenant général des armées navales et capture trois indjamen, bateaux de la Compagnie des Indes.
La consécration du corsaire
Désormais, René Duguay-Trouin multiplie les actions les plus brillantes, les prises les plus spectaculaires, les actions les plus audacieuses. Maintenant intégré à la Royale, Duguay-Trouin cesse d’être un corsaire solitaire et finit par commander des vaisseaux plus puissants et aussi plus nombreux. Il s’en prend maintenant à de grands convois bien escortés par la Royal Navy ou les vaisseaux hollandais. Il intercepte un convoi anglais de 70 navires au large du Portugal. Chaque année, il lance des campagnes toujours plus téméraires, fructueuses et lointaines, des atterrages du Spitzberg aux côtes portugaises et jusque dans l’Atlantique Sud. Mais de toutes les expéditions de Duguay-Trouin, la plus célèbre est la prise de Rio de Janeiro en 1711. Il impose au gouverneur de la colonie portugaise une colossale rançon.
Capture et évasion
En 1694, René Duguay-Trouin est capturé par une escadre anglaise. Le corsaire tente un abordage contre le vaisseau ennemi mais la manœuvre tourne au désastre. Navire démâté, encerclé, la panique gagne alors l’équipage de Duguay-Trouin. Les officiers viennent le supplier de se rendre, requête à laquelle Duguay-Trouin doit finalement accéder, d’autant qu’il est blessé par un boulet de canon. Il est recueilli par le capitaine du Monk qui prend soin de lui. Duguay-Trouin se retrouve alors prisonnier à Plymouth. Avec de l’esprit et du talent, il échafaude son évasion. Et quelques jours plus tard, il touche la terre bretonne avec quatre de ses compagnons.
Honneurs et reconnaissances
Le courage de René Duguay-Trouin, le respect qu’il a gagné auprès de ses hommes, ainsi que ses victoires contre les Anglais et les Hollandais, notamment au cours des deux dernières guerres de Louis XIV lui ont assuré une ascension très rapide dans la hiérarchie maritime. En effet, ses progrès sont très rapides. Grâce à son talent et sa pugnacité, il gravit très vite tous les échelons de la hiérarchie militaire : capitaine de navire corsaire à 18 ans, capitaine des vaisseaux du Roi à 24 ans, chevalier de l’ordre de Saint-Louis à 34 ans, anobli à 36 ans, chef d’escadre à 42 ans. Il siège à 50 ans en 1723 au Conseil des Indes, il est nommé lieutenant général des armées navales en 1728, pour finir par commander successivement les ports de Brest en 1731 et de Toulon en 1736. Ses campagnes sont parmi les plus belles de l’histoire navale française.
René Duguay-Trouin entre dans la postérité
René Duguay-Trouin s’éteint le 27 septembre 1736, couvert d’honneurs. Il est d’abord inhumé à l’église Saint-Roch de Paris. Retrouvés, ses ossements sont rapatriés de Paris jusqu’à Saint-Malo en 1973, à l’occasion du tricentenaire de sa naissance, et ré-inhumés à la cathédrale Saint-Vincent. La mémoire des exploits de Duguay-Trouin reste entretenue avec soin par sa ville natale et par la Marine française. Son nom est donné à l’une de ses unités de combats : un sous-marin nucléaire d’attaque de la classe Suffren. Des statues lui ont été consacrées : celle d’Antoine Léonard Dupasquier, (de 4 mètres de haut, en marbre) que la Restauration a placé sur le pont de la Concorde à Paris, et que la Monarchie de Juillet a installé cour d’honneur de Versailles) ; et celle de Dominique Molknecht (2,20 m, marbre, 1827) au musée de Saint-Malo. Par ailleurs, René Duguay-Trouin est évoqué par Bernard Simiot dans son roman « Ces messieurs de Saint-Malo ».